REPARURE : ART OF THE GILDER

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            « La réparure est l’art du doreur ». Cette petite phrase, que tous les doreurs sur bois ont entendue un jour, est malheureusement trop courte. Si courte qu’elle explique tout et à la fois rien sur les difficultés de cette technique inhérente à ce métier: Son apprentissage a d’abord commencé pour moi de façon sérieuse par le dessin d’ornement de style à l’école Boulle avec Patrick Blanchard et à l’atelier du sculpteur ornemaniste Aline Christine Putot à Paris.
          Puis, par l’observation de mobiliers en bois dorés au Musée du Louvre, les Musées des Arts décoratifs, le château de Versailles et les différents mobiliers que j’ai eu la chance de restaurer.
Parallèlement, tout au long de mon apprentissage professionnel, j’ai lu les différents ouvrages de référence de mes illustres prédécesseurs cités ci-après.
J’ai écris ces pages avec comme seul but, l’ardent désir de réunir toutes les informations que j’ai collectées afin de les transmettre aux jeunes apprentis d’aujourd’hui et de demain qui découvriront cette discipline, mais aussi à un public plus large qui je l’espère ne restera pas insensible. Tous les visuels présentés ci-après ont été choisis parce qu’ils sont caractéristiques en matière de style, d’où le délabrement de certains car n’ayant jamais été restaurés, et qui sont par conséquent de véritables témoins archéologiques.
        Conscient que certains non initiés le trouveront au début hermétique, ce manuel a comme objectif d’être la pierre de Rosette de la réparure et de ses origines. Car comme moi, bon nombre de confrères, conservateurs et collectionneurs constatons à notre grand regret un grand nombre de réparures contemporaines farfelues, transgression qui a vu le jour au 19e siècle. Toutes mes excuses pour toutes les merveilles ciselées qui auraient mérité d’avoir bonne place dans ce texte et qui je l’espère feront l’objet (d’art) d’un seconde publication.

Les patrimoines pour rester vivants doivent savoir respirer la passion qui les ont fait naître ou se métamorphoser dans la fidélité créatrice. Sinon il ne resterait que le parfum des vases vides.  ( Ernest Renan 1823-1892)

Dans « Il Libro Dell’arte, écrit en 1480 »,  Cennino Cennini nous explique :
– Comment tu dois marquer les contours des figures à mettre sur fond or :

     Une fois que tu as dessiné entièrement ton retable, prend une aiguille placée dans un petit manche   et gratte les contours de la figure à la limite des fonds que tu dois dorer et les ornements qui sont à faire sur les figures, et certains vêtements en drap d’or.

– De quelle façon tu dois commencer à tracer les auréoles en forme de cercle, à greneler sur l’or et à cerner les contours des figures.  

     Quand tu as bruni et achevé ton retable, il te faut commencer à prendre le compas et à tracer tes auréoles en forme de cercle, à les grener, à marteler certains ornements, à marteler avec de petits poinçons (voir photo) de façon qu’ils brillent comme du millet; à orner d’autres poinçons et à grener s’il y a du feuillage. Il faut que tu voies un peu pratiquer cela. Dans « l’Art du peintre, doreur, vernisseur, écrit en 1774 » Jean Félix Watin nous explique :

– Réparer. L’ouvrage adouci, vous nettoierez avec un fer toutes les moulures et n’irez trop en avant, de crainte de faire des barbes au bois, il est d’usage quand il y a des sculptures, de les réparer avec les mêmes fers, pour dégorger les refends remplis de blanc, ce qui nettoie et répare l’ouvrage, et remet les sculptures dans leur premier état. (Voir photos)

        Un procédé que le raisonnement dirige, sera toujours plus sûr de son effet (Jean Felix Watin 1755)

Dans « L’encéclopédie Dorure et peintures laquées écrit en 1886 au éditions Roret » J.M Saulo nous explique :

       La réparure faite de diverses manières suivant l’adresse de l’ouvrier, ses connaissances du dessin et le sentiment de la sculpture qu’il possède ; Pour faire de bonnes réparures, il ne suffit de bien tailler le blanc, comme beaucoup le croient. Il faut avoir des notions très essentielles sur le dessin d’abord, l’ornement principalement, car souvent les sculptures présentent des têtes de chimères, de femme,s de satyres etc. Tout le monde n’est pas bon appréciateur et beaucoup de personnes se contentent d’un répareur qui coupe bien son blanc, mais connaisseur préfèrera à juste titre le travail d’un ouvrier qui coupe moins bien, mais juste la ou il le faut et qui ne fera pas un creux ou il doit y avoir une bosse. 

Dans «  le traité pratique de la dorure sur bois écrit en 1908 » Paul Fleury nous explique :

             Reparure : la reparure son nom l’indique, est l’art de refaire, de reparer de montrer les détails disparu sou amoindris par l’empâtement inévitable des apprêts antérieurs. Le repareur est considéré avec juste raison comme l’artiste de la corporation net d’aucuns spécialistes jouissent d’une réputation très méritée, nous pourrions en nommer quelques uns ici mais nous ne nous reconnaissons pas le droit de troubler leur modestie. Il faut par la reparure donner et refaire la netteté de toutes les parties, restituer les formes,créer les détails tels que nervures de feuilles, plis de rubans, festons sinuosité des ornements, en observant les caractères de style de l’objet, le repareur fait en somme œuvre véritable de sculpteur. Certains repareurs  sont plus habiles découpeurs de blanc qu’ils ne sont restaurateurs de formes ou créateurs de détails, c’est qu’il est bien difficile de posséder à la fois ces deux qualités essentielles de la spécialité. Quoi qu’il en soit, ce travail ne saurait guère être expliqué autrement que par une foule d’exemples en figures, chose que nous ne pouvons donner qu’imparfaitement dans ce petit manuel, mais la bonne volonté aidant, on pourra, par quelques exemples que nous donnons se rendre compte des aptitudes et des connaissances qu’il faut à un repareur, comme de l’habilité qui lui est nécessaire pour manier avec dextérité les innombrables outils dont il a besoin. 


 Dans « Dorure et polychromie sur bois” parut  en 1992 . Gilles Perrault  écrit : 

   La reparure : Malgré toute l’attention requise par l’ouvrier, les couches d’apprêts empâtent la sculpture. Après l’adoucissage des blanc, on procède à la reparure. Cette opération remodèle la sculpture en ciselant les ornements dans l’épaisseur de la couche d’apprêt. Le repareur profite à cette occasion pour affiner les volume sen indiquant les détails qui n’existe pas dans le bois. (….) Les coups de brettées, ‘’galbes’’ en terme de doreur qui en creusant des sillons ronds dans l’épaisseur des apprêts, font jouer la surfaces des feuillages et des fleurs. Leurs traces ne doivent pas être parallèles, ni de même grosseurs. Elles accompagnent les volumes en soulignant la direction générale de l’ornement et se répartissant en fuseaux s’évasant vers les extrémités, en alternance avec les surfaces lissent. Les brettées sont gravées avec des fers de dimensions variées, soit ronds comme en France, soit presque pointus comme en Italie. Cette phase demande une bonne connaissance de l’ornementation, du style en présence et un certain tour de main. Il s’agit en effet d’affirmer les différents plans amollis par l’application des apprêts avec légèreté et naturel. Des traces trop régulières, parallèles, trop nombreuses, conduisent à une reparure sèche, dénuée de tout sentiment comme la reparure peignée de certains ateliers du XIXe et XXe siècle. Cette opération terminée, lerepareur avec de petits fers les refends secondaires, et termines les contours des ornements, guidé par les brettées. Il creuse ensuite les yeux des acanthes, puis planifie les fonds. Sur les surfaces lissent, il dessine avec ces fers des figures géométriques ou naturelles. Jeux de fous, arabesques, fleurs et feuilles d’acanthes alternent pour former parfois de véritables chefs œuvres.


     C ’est à partir du traité pratique de la dorure sur bois écrit en 1908 par Paul Fleury en 1908, que l’on trouve écrit reparure et non plus réparure dans certains textes.

 Les poinçonnages de points, de lunes, d’étoiles, et de cercles que Cennino Cennini nomme grenages sont obtenus par martelage de la dorure. Cette technique était repandue sur les icônes puis par les primitifs Italiens dès le XIIIe siècle et plu tard sur les retables polychromes en Europe dès XVe siècle.

– Les sgraffiati, de l’italien sgraffiato ‘’égratigner’’. La technique consiste à appliquer une tempéra ou un glacis dessus la dorure, puis, de dessiner, de gratter sur cette surface teintée à l’aide d’une aiguille en buis, afin de faire apparaître des motifs en filets d’or. L’on employait beaucoup cette technique pour donner l’impression de vêtements.

– La gravure, des filets était gravés dans le gesso à l’aide d’une aiguille placée dans un petit manche, pour suggérer des rayons de lumière provenant des Cieux, ou dans les auréoles du Christ, de la Sainte Famille, des Saints.
Ces trois techniques ont inspirée la réparure qui n’a cessé d’évoluer jusqu’au règne de Louis XVI.

–   LES JEUX DE FONDS :

Les grenages Renaissance Italienne (c’est le nom du poinçonnage dans les auréoles des saints) —- le berclé LouisXIII —- les quadrillés à fleurettes Louis XIV —- les jeux de fou simple et double Louis XIV, Régence —- le grain d’orge Louis XIV, Régence —- le paillé Louis XIII, Louis XIV, Régence, Louis XV —- les damiers Louis XVI.

–  LA REPARURE :  les griffes de chat Louis XIII —- les galbes rondes dans les brettées du sculpteur Louis XIV, Régence, Louis XV —- les azurés Louis XV —- les galbes en méplats Louis XVI.

Voir notre article sur les fers à reparer